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Différentes relations philosophiques au Moyen Âge

La philosophie au Moyen Âge s’étend sur plus de dix siècles du 4ème au 16ème siècle. Certains philosophes se remarquent plus que d’autres comme Thomas D’Aquin, saint Augustin, Dante ou Marsile de Padoue.

Les différentes pensées philosophiques du Moyen Âge sont peu connues du grand public, c’est pourquoi nous nous sommes posés quelques questions :

Quelles sont les problématiques que se posaient les philosophes au Moyen Âge ?

Sont-ils influencés par la religion ?

Certains philosophes osaient-ils critiquer la religion ?

Portrait de Dante, détail d’une fresque de la chapelle du Bargello attribuée à Giotto di Bondone.

Durant le Moyen Âge, les philosophes penchaient vers le mouvement spiritualiste qui séparait le corps de l’âme et qui pensait que l’homme n’était qu’esprit. De plus, ils remettaient en cause l’origine de l’être humain et les textes antiques car pour le spiritualisme l’expérience ne prévaut pas sur la pensée. Par ailleurs, certains philosophes remettaient en cause, sans critiquer ouvertement, la religion. Thomas d’Aquin (1225-1274) au contraire était pour la papauté. Il fut très influencé par Aristote et pensait, comme lui, que l’être humain est un être social. Cette idée fut contestée par Hobbes et Rousseau, philosophes de la modernité, qui pensaient que l’être humain est solitaire. Pour Dante, la religion doit être séparée de l’État mais est indissociable de la société. Les clercs devraient être des citoyens. La politique est, selon lui, l’objectif universel de l’humanité que l’on peut atteindre seulement si tout les hommes y participent.

D’un autre côté, les Musulmans pensaient que la philosophie était la science suprême et la plus ancienne. Ainsi, ils lient la philosophie à la religion, et pensent qu’il est nécessaire de transmettre le savoir aux générations futures et aux autres peuples.

Les philosophes avaient-ils un rôle à jouer dans la politique ?

La plus grande influence philosophique dans la politique fut celle de Saint Augustin, évêque d’Hippone et un des Pères de l’église (4e-5e siècle). Pour lui, il existe deux types de pouvoir : le pouvoir temporel, l’homme, garant du pouvoir spirituel (de Dieu). C’est-à-dire, que l’État applique les lois et l’autorité divine. Saint Augustin est donc pour la création de la Cité de Dieu et a donc influencé le peuple sur la vision de la religion et la légitimité divine des rois. Ainsi, il est contre la démocratie car il pense que l’être humain n’est pas apte à gouverner seul.

La philosophie était-elle autorisée au Moyen Âge ?

Augustin vu par Philippe de Champaigne, 1645-1650.

Certaines religions comme le christianisme et l’islam autorisaient la philosophie. Cependant, ce dernier pouvait encourager la pratique philosophique tandis que l’autre la censurait parfois, c’est-à-dire que les philosophes chrétiens ne pouvaient pas critiquer la religion. De plus, l’État encourageait la philosophie à travers la création d’écoles basées sur la scolastique qui « vise à concilier l’apport de la philosophie grecque avec la théologie chrétienne héritée des Pères de l’Église » (source). Enfin, Saint Augustin, étant évêque et grande influence de la philosophie du Moyen Âge, aide la philosophie à se développer. Ainsi, les philosophes ont gagné une certaine notoriété auprès du peuple, de l’État, de la religion tant que leurs propos ne sont pas considéré comme étant hérétique.

Gabriel et Clovys, T°L

Les philosophes d’aujourd’hui sont bien, avant c’était mieux !

La philosophie au Moyen Âge est très importante et autorisée. Nous avons des philosophes comme Saint Augustin et Saint Thomas qui jouent un rôle important dans l’Europe médiévale. Les philosophes au Moyen Âge sont respectés par la politique, la société et la religion car ils ont modifié la vie sociale avec la création d’universités intellectuelles où l’on peut apprendre :

– La philosophie arabe, où l’on apprend la rationalisme (« Le rationalisme est la doctrine qui pose la raison discursive comme seule source possible de toute connaissance réelle ») et l’illuminisme par la suite (c’est-à-dire une « inspiration intérieure directe de la divinité »).

– La philosophie juive médiévale, où l’on apprend le mysticisme (cherche à « rapprocher l’homme de Dieu, en cherchant à donner un sens à la Création »).

– La philosophie chrétienne, où l’on étudie la scolastique et la haute scolastique par la suite (« elle vise à concilier l’apport de la philosophie grecque particulièrement l’enseignement d’Aristote et des péripatéticiens, avec la théologie chrétienne héritée des Pères de l’Église »). (définitions de Wikipédia).

Les philosophes agissaient sur la politique influencés par la religion dès leur naissance par la religion omniprésente dans cette période et obligatoire. Mais au XIIème siècle avec l’apparition des villes, la pensée n’est plus confinée au monastère. Les philosophes commencent à penser à la liberté de l’individu et à concevoir une vie intellectuelle indépendante de la politique et de la religion. Ce n’est pas pour autant qu’ils critiquent la religion, les philosophes pensent seulement autrement que selon les cadres classiques de la théorie chrétienne tels que les ont définis pour la plupart, les Pères de l’Église.

Deux philosophes sont retenus du Moyen Âge dont :

Saint Augustin dans son cabinet de travail, par Botticelli, 1480.

-Saint Augustin (Augustin d’Hippone) qui avec ses œuvres donne « un sens à l’histoire pour la rendre supportable » (source). Mais aussi parle d’un genre humain qui se répartirait en deux peuples. Il travaille aussi sur le sujet de la morale. Augustin est un penseur exigeant dans tous les sens du terme. « Homme clé de l’émergence du « moi » en Occident, il joue également un rôle de premier plan dans l’évolution de la notion de justice » (source). « S’il est un maître de la langue et de la culture latines, il ne maîtrisera jamais réellement le grec, ce qui tendra à accroître les divergences entre les christianismes occidental et oriental ».
(Il est représenté dans les peintures comme un homme pensif, à la recherche de réponse pour ses ouvrages).

Saint Thomas d’Aquin, retable de Carlo Crivelli, 1494.

-Saint Thomas d’Aquin, considéré comme un docteur de l’Église mais aussi comme « un des principaux maîtres de la philosophie au niveau scolastique et de la théologie catholique » (source). C’est « un patron des universités, des écoles et académies catholiques ». « Il distingue les vérités accessibles à la seule raison, de celles de la foi, définies comme une adhésion inconditionnelle à la Parole de Dieu ». « Il qualifie la philosophie de servante de la théologie afin d’exprimer comment les deux disciplines collaborent de manière « subalternée » (quelque chose d’inférieur) à la recherche de la connaissance de la vérité ».
(Il est représenté comme un homme portant l’Église et la Bible, ayant même une auréole. Le regarde vers le haut comme tout les philosophes pensifs et avec une coiffure de moine).

L’on pourrait penser que tous les philosophes étaient des prêtres cependant comme vu précédemment avec Saint Thomas, ils n’étaient point tous prêtres. Les philosophes au Moyen Âge remettaient en cause un bon nombre de sujets ou se posaient des questions philosophiques, dont les principales sont :

– La question de savoir comment distinguer l’apparence de la réalité.

– La remise en cause de la présence réelle du Christ.

Mais les philosophes étaient aussi chargés de trouver des moyens susceptibles de convaincre les incroyants de rejoindre le christianisme et aussi de se servir de la philosophie pour représenter les choses autant en théologie qu’en politique.

Une chose importante à savoir aussi, est qu’il n’y avait pas que des hommes philosophes ou possédant du pouvoir. Lors du Moyen Âge les femmes pouvaient accéder au trône en se mariant à des rois, ce qui leur donne alors un rôle et un pouvoir politique.

Christine de Pizan écrivant dans sa chambre (1407).

La personnalité féminine la plus connue au Moyen Âge est Christine de Pizan qui est une grande philosophe et poétesse composant des traités politiques, des traités de philosophie ou encore des recueils de poésie. C’est une des personnalités qui est la plus féministe et la plus intéressante du Moyen Âge. « Elle est aussi considérée comme la première femme écrivain de langue française ayant vécu de sa plume. Son érudition la distingue des écrivains de son époque, hommes ou femmes. Veuve et démunie, elle dut gagner sa vie en écrivant. Dont son écrit un Ditié de Jeanne d’Arc. On lui doit, entre autres, Cent ballades d’amant et de dame et la Cité des Dames. Son travail majeur est accompli entre 1400 et 1418″ (source).

Dans les tableaux Christine de Pizan est représentée comme une femme dans un couvent à écrire ses ouvrages, vu qu’elle a réussi à vivre grâce à ses écrits.

Pour conclure, nous avons vu que les philosophes du Moyen Âge sont influencés par la religion et agissent pour la politique, cependant à partir du XIIème siècle, les philosophes vont avoir une pensée indépendante de la politique et de la religion liée à la séparation des monastères et de la création des villes. Nous retiendrons deux philosophes, Saint Augustin et Saint Thomas avec leurs débats et leurs remises en cause de certains sujets. Puis les femmes qui ont eu une certaine forme de pouvoir grâce à la couronne. Pour finir une personnalité féminine qui est Christine de Pizan, femme philosophe et poétesse, qui a réussi à vivre par ses écrits.

Une source supplémentaire, utilisée pour rédiger l’article : La Philosophie en Europe au Moyen Âge.

Marthe et Hugo, T°L

Recherches sur la philosophie médiévale

Les philosophes du Moyen Âge jouent un rôle dans la politique, ils font généralement partie du clergé car la philosophie leur est enseignée, notamment le thomisme (1225-1274) enseigné aux papes et tiré de la philosophie de Thomas d’Aquin. Mais qu’est-ce que le thomisme ? Le thomisme concerne le courant philosophique et théologique, qui se réclame de Thomas d’Aquin et en « développe les principes au-delà de la lettre, de son expression historique initiale ». La philosophie défend donc la religion, mais une question peut être soulevée :  »comment Dieu qui ne connaît que lui même peut-il avoir un regard pour chacune de ses créatures ? ».

Saint Thomas d’Aquin (v. 1224/1225-1274)

Des femmes philosophes se font aussi entendre au Moyen Âge, comme Héloïse (1092-1164), première femme de lettres d’Occident, très intéressée par la passion amoureuse, mais une réforme grégorienne empêche l’accès aux femmes d’avoir un statut clérical et donc l’accès à l’éducation

Abélard et Héloïse

À la même époque, il y a aussi Anne Comnène (1083-1153), elle est une historienne byzantine, fille de l’empereur. Elle pensait devenir impératrice jusqu’à la naissance de son frère (Jean II) qui sera donc empereur. Après qu’il soit sacré, Anne essayera de lui voler le pouvoir, mais sera envoyé au couvent où elle va s’intéresser à l’histoire et à la philosophie. Elle écrit alors  »L’Alexiade » composée de 15 livres, elle est à ce jour la source principale des informations connues sur l’homme politique byzantin et notamment sur la première croisade du point de vue oriental.

Anne Comnène (1083-1153)

Axel, T°L

Au Moyen Âge, ok il y a la peste, mais il y a aussi la philosophie !

Le Moyen Âge, qui s’étend du Ve siècle au XVe siècle, rassemble de nombreux philosophes s’intéressant majoritairement à la théologie, autrement dit, à l’étude de la religion. La philosophie du Moyen Âge se développe particulièrement dans les écoles. Aussi l’appelle-t-on la scolastique.  La scolastique c’est l’enseignement de la philosophie grecque et de la théologie chrétienne. La relation entre philosophie et théologie a connu trois grandes périodes :

  • Dans un premier temps, du IXe siècle au XIIe siècle la philosophie et la théologie ne font qu’un.
  • Dans un second temps, à l’âge d’or de la scolastique au XIIIe siècle, ces dernières se distinguent l’une de l’autre mais restent alliées.
  • Enfin, du XIVe siècle au XVe siècle, la philosophie et la théologie s’opposent, on assiste à une séparation de la foi et de la raison.

Au Moyen Âge, les universités sont créées et élaborées par le clergé. C’est le cas de la création de l’université de la Sorbonne à Paris en 1253.

La période du Moyen âge n’est pas une période philosophique à proprement parler car elle se concentre sur la religion et tend à oublier les autres sujets.

En effet les plus grands penseurs de la philosophie médiévale tels que Saint Augustin et Thomas d’Aquin, s’interrogent sur la théologie.

Portrait de Christine de Pisan.

Cependant, on constate qu’il y a très peu de femmes philosophes durant cette période. Christine de Pisan fait partie de l’une d’entre elles. C’est une poétesse, née à Venise en 1365, ayant vécu à la cour du roi de France, décédée à Poissy en 1430. « Christine de Pisan mène une  bataille contre l’exclusion politique totale des femmes (loi salique : exclut les femmes du pouvoir), contre la misogynie des classiques (Aristote, Cicéron…), pour une cité des dames vivable… »

Louise et Zalie, T°L